La Bretagne regorge de nombreux vestiges qui forcent l’admiration. Mais le département de Morbihan suscite sans doute l’une des plus grandes curiosités deux de ses communes à savoir : le Carnac et la Trinité-sur-mer. Et pour cause, ces dernières ont connu l’heureux hasard de la résistance naturelle de certaines œuvres dont l’histoire se fera connaître progressivement. Les monuments nationaux ne sont pas seulement de grandes sculptures et de grandioses bâtiments. Ce sont aussi des pierres. Parlons des pierres ! Il y en a qui éblouissent. Oubliez un instant le diamant. Pensez « Néolithique », « Histoire humaine »… Cet article vous livre des connaissances sur les Alignements de Carnac. Lisez plutôt !
Mieux connaître les Alignements de Carnac
La Bretagne nous a tant donné. Mais les Alignements de Carnac constituent un site de mégalithes inédit que partagent les communes de Carnac et de La Trinité-sur-Mer. Ils s’enchaînent sur des kilomètres. Ces joyaux historiques sont les ensembles mégalithiques les plus célèbres et les plus impressionnants qui existent. Ils sont constitués d’environ 4 000 pierres levées vers 4 500 ans avant l’ère actuelle.
Dans le but de préserver ces vestiges pour les générations futures, la fréquentation du site est devenue une préoccupation administrative et sera très rapidement régulée dès 1991. Mais ces mégalithes restent toutefois accessibles au public en haute saison. Des visites sont organisées par la Maison des mégalithes, et sont en libre accès en période hivernale. Les atypiques menhirs sont protégés au titre des monuments historiques par plusieurs listes et arrêtés successifs.
L’histoire des Alignements de Carnac
Nous sommes au Néolithique, vers le milieu du quatrième millénaire avant notre ère. Sur le territoire de l’actuelle ville de Carnac, dans le Morbihan, les habitants des lieux dressent des pierres monumentales. Ces pierres, objets de nombreuses interrogations, pouvaient atteindre six mètres de haut et restent enveloppées de mystères. L’étude des lieux a dévoilé qu’à l’origine cet alignement pouvait atteindre jusqu’à huit kilomètres de long. Ce site renferme de nombreuses interrogations d’ordre technique (transport des blocs de pierre qui doivent être bien lourdes, construction en hauteur des alignements) et d’ordre spirituel.
Plusieurs suspicions s’élevèrent au sujet du rôle spirituel, religieux et cultuel que jouaient ces alignements. Si les experts arrivent à se mettre d’accord sur les dates originelles du lieu, il n’en est rien quant à sa raison d’être. Beaucoup en font un lieu de culte et, pendant plus d’un siècle, le rapport au sacré est tenu pour acquis. Des études récentes ont permis de rattacher l’histoire de ces sites aux évolutions intervenues au cours du Néolithique, dans une période qui marque le début de la vie sédentaire. Les files de menhirs permettraient le cheminement vers un espace considéré comme sacré : les enceintes. Les dolmens auraient quant à eux une fonction funéraire.
La typologie des Alignements
Aujourd’hui, ces enchaînements de menhirs, de dolmens, de cromlech et d’allées couvertes sont visibles sur trois sites à Carnac. D’ouest en est, il s’agit de Le Ménec, Kermario et Kerlescan. Au niveau de Le Ménec, certains menhirs atteignent les 4 mètres de haut. L’alignement est précédé d’un cromlech comptant 71 blocs de pierre encore debout. Vous ignorez tout d’un cromlech ? Voici le plus célèbre de tous : l’alignement de Kermario. Il forme 10 rangées de 989 menhirs. Quant à l’alignement de Kerlescan, il réunit 13 rangées avec 540 menhirs. Ce dernier est prolongé par Le Petit Ménec, une zone qui reste en partie couverte par la forêt. À Kermario, les visiteurs posent également volontiers devant le Géant du Manio, un menhir isolé de 6 mètres de haut.